Les beaux jours revenus, poulette veut des poussins. Et tout de suite ! Et le plus possible ! Alors, on fait sa mystérieuse, on disparaît pendant des
des heures, laissant un nid désert. On pondait fidèlement tous les matins, top chrono dans la corbeill assignée à cet usage, sous le contrôle sourcilleux
du propiétaire, qui, faute d'oeufs à ramasser, devient vite menaçant."Ben alors, c'est les vacances ? Faut te ressaisir, ma fille, sinon, ca va être direct
la cocotte !.
Heureusement qu'on n'est pas là pour entendre ça ! En fouillant dans la haie, en soulevant la moindre planchette, le propriétaire de poules finit par
trouver son oeuf à la coque du jour, mais il lui vient de mauvaises pensées, tels des oeufs mal couvés : "Elle veut des poussins, ma parole ! Mais elle
est folle! Elle croit quele droit aux enfants, c'est pour elle ? D'ailleurs, est-ce que c'est un droit ? N'est-ce pas plutôt un caprice ?" Dans un poulailler
sans coq, donc dépourvu de la possibilité naturelle de procréer, l'envie de materner de la poule agite les esprits de ceux qui réclament leur dû : un oeuf
frais tous les matins et que ça saute.
Sauf que, la poule qui veut des poussins a peut être compris que nous n'êtes pas d'accord et elle se cache. Même sélectionnées pour ne penser qu'à pondre,
même vouées au célibat, certaines se débrouillent pour couver clandestinement des oeurs stériles faute de coq. Comme un songe flou, une ambition sans
objetqui les pousse à les pondre dans les cachettes les plus improbables. Quitte à les oublier, comme si ces poulettes en mal de rejetons étaient simplement
animées par un instinct ancestral.
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